Les différents types de SIBO
En lisant la première partie de cette série d’article, et notamment l’article précédent : qu’est-ce que le SIBO (n’hésitez pas à le lire si vous ne l’avez pas lu).
Vous avez sûrement compris pas mal de choses, notamment quelles étaient certaines causes du SIBO et surtout qu’est-ce que cela impliquait.
Vous pensez sûrement d’ailleurs : « mais si le SIBO n’est qu’une prolifération anormale de l’intestin grêle, alors pourquoi c’est si compliqué de la combattre ? »
Car en réalité ce ne sont pas que des bactéries … Il existe plusieurs types de SIBO et chaque type de SIBO possède une procédure bien particulière d’éradication.
Les types de SIBO
Rappelez-vous dans le premier article, je vous ai expliqué le mécanisme précis par lequel les bactéries qui se trouvent dans l’intestin grêle vont produire des gaz et donc les symptômes que nous ressentons.
On peut alors classer le SIBO selon 3 critères :
- Le type de microorganismes (ce ne sont pas toujours des bactéries)
- Le type de gaz produit par ces microorganismes
- Le type de transit (causé par la prolifération de ces microorganismes)
Voyons d’abord ensemble le type de microorganisme et le type de gaz produit
Il y a 2 types de microorganismes :
- Les bactéries (classiques, que l’on retrouve en majorité dans l’intestin)
- Les bactéries sulfato-réductrices
- Les archées : qui ressemblent à des bactéries mais qui n’en sont pas techniquement.
Voici un schéma récapitulatif
Retrouvez toutes ces illustrations sur mon compte instagram : @joris_naturopathe
Nous verrons les types de symptômes causés par ces microorganismes dans la partie : les symptômes du SIBO.
SIBO : les détails de 3 différents pathologies
Vous devez vous poser la question : pourquoi y a t il 2 types de SIBO et un type appelé « IMO » ?
C’est très simple, je vais vous expliquer. Vous connaissez maintenant le SIBO « classique », c’est un acronyme qui signifie : Small Intestinal Bacterial Overgrowth : prolifération de bactéries dans l’intestin grêle en français.
Il y a 2 types de SIBO car nous avons 2 espèces bactériennes différentes :
Nous avons le type « classique » que l’on retrouve dans la plupart des bactéries du corps.
Le SIBO type : hydrogène H2
Voici quelques unes des bactéries qui produisent de l’hydrogène :
- Escherichia Coli
- Klebsiella
- Citrobacter
- Clostridium …
L’hydrogène est un gaz non-humain, c’est-à-dire qu’il n’est pas produit par nos propres cellules. En revanche, il a une action sur notre corps (nous verrons l’action de l’hydrogène dans la partie symptômes du SIBO).
Le SIBO type : sulfur d’hydrogène H2S
Ensuite, nous avons des bactéries produisant un type de gaz particulier (qui peut être toxique à haute dose : le sulfur d’hydrogène).
Souvent ces bactéries sont considérées comme pathogènes, c’est-à-dire que beaucoup d’entre elles se retrouvent dans le « royaume » des protéobactéries.
Une élévation des protéobactéries dans notre microbiote intestinal est considéré comme une « signature » de la dysbiose, c’est-à-dire du déséquilibre du microbiote intestinal.
Voici quelques unes de ces bactéries qui produisent du sulfur d’hydrogène :
- Bilophila Wadsworthia
- Desulfovibrio
- E. Coli …
Le sulfur d’hydrogène, en revanche, peut être produit par l’humain et est même bénéfique en petite quantité.
L’IMO type : méthane
Ce type de « SIBO » ne s’appelle d’ailleurs pas réellement SIBO, mais IMO. Pourquoi la dénomination change ?
En 2020, il y a eu un consensus aux USA concernant la prolifération d’archées dans le système digestif. Nous vous longtemps appelé ce type là SIBO-C « constipation ».
En réalité nous nous sommes rendu compte de 2 différences majeures qui ont amené à un changement de dénomination entrainant une prise en charge totalement différente.
Rappelez-vous, le SIBO veut dire : prolifération intestinale bactérienne de l’intestin grêle.
Dans l’IMO (qui était l’ancien SIBO type constipation) nous ne retrouvons justement PAS de bactéries (donc le B de l’acronyme SIBO n’est pas correct) et cette prolifération se trouve dans tout le tube digestif, pas seulement l’intestin grêle (donc le SI de l’acronyme SIBO n’est pas correct non plus).
Ils ont donc décidé de le nommer : Intestinal Methanogen Overgrowth, c’est-à-dire en Français : Prolifération Intestinale de Méthanogènes.
C’est bel est bien le cas ici, nous nous retrouvons avec des archées (méthanogènes) qui produisent du méthane et non de l’hydrogène ni du sulfur d’hydrogène.
L’archée responsable principalement de la production de méthane est :
– Methanobrevibacter smithii
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Pourquoi il est important de bien distinguer ces 2 grands types de prolifération ?
Tout simplement car ce sont vraiment 2 problèmes qui sont liés mais qui sont différents, et les solutions, les traitements associés peuvent différer. Il est assez reconnu que l’IMO est plus compliqué à éradiquer que le SIBO, bien qu’en pratique, personnellement, je ne le trouve pas compliqué, excepté si la constipation n’est pas seulement provoqué par un IMO mais aussi par d’autres facteurs plutôt anatomiques comme un dolichocolon ou une rectocèle (qui peut d’ailleurs être provoquée par un IMO).
A noter
Il est probable que la dénomination du SIBO type sulfur d’hydrogène change également car nous avons affaire ici à une pathologie différente de celle du SIBO type hydrogène et dont les conséquences sont bien plus importantes pour la santé de la personne, nous le verrons dans la partie symptômes du SIBO.
Il n’est pas impossible que ce type de SIBO (sulfur d’hydrogène) H2S soit renommé : IBO : Intestinal Bacterial Overgrowth, car nous ne savons pas exactement si c’est seulement la prolifération du grêle qui est problématique.
Apparemment non, puisque nous pouvons apercevoir une augmentation d’H2S dans certains cas de rectocolite hémorragique.