Test respiratoire SIBO
Le test respiratoire SIBO est une partie très importante, notamment pour diagnostiquer votre SIBO ! Sans ce test, nous ne pouvons pas savoir si vous souffrez du SIBO. Vous le savez certainement, dès qu’une liste de symptôme apparaît sur internet, vous pensez directement que c’est ce dont vous souffrez, or pour déterminer de façon précise si vous souffrez un SIBO, vous aurez besoin d’un test respiratoire SIBO positif.
Qu’est-ce qu’un test respiratoire ?
Un test respiratoire SIBO est un test que l’on passe pour attester de la présence de certains groupes bactériens dans le tractus gastro-intestinal. Nous verrons le fonctionnement plus bas, mais le principe du test respiratoire SIBO est le suivante :
- Vous faîtes une préparation et évitez certaines choses (antibiotiques/probiotiques etc.) plusieurs jours/ semaines avant
- Vous ingérez un sucre (glucose ou lactulose)
- Vous soufflez toutes les 15/20 minutes dans des petits sachets en plastique (pendant 3h)
C’est aussi simple que ça !
Le test respiratoire et troubles digestifs
Lorsque certaines bactéries digèrent (ou fermentent) des substances alimentaires, elles produisent des acides, de l’eau et du gaz.
Les principaux gaz produits par les bactéries comprennent, principalement :
- Dioxyde de carbone (CO2),
- Hydrogène (H2),
- Méthane (CH4)
- Sulfur d’hydrogène (H2S)
- Petites concentrations de gaz aromatiques.
Le dioxyde de carbone (CO2) est produit par toutes les cellules lors du métabolisme, mais seules les bactéries peuvent produire de l’hydrogène H2 et du méthane CH4 comme sous-produits métabolique, et ceci est produit principalement par des bactéries qui se développent en l’absence d’oxygène (appelées bactéries anaérobies).
Pour vous donner une image, une bactérie anaérobie stricte, c’est un peu comme un poisson, elle ne peut pas survivre en présence d’oxygène.
Donc, si l’hydrogène (H2) ou le méthane (CH4) sont des produits de la fermentation bactérienne et archéenne, ils nous indiquent qu’une certaine substance alimentaire est exposée à la fermentation et nous laisse penser, qu’en fonction de la quantité de bactéries, les taux seront plus ou moins importants.
Le sulfur d’hydrogène (H2S) est un gaz un peu différent car il peut être produit par le corps en très petite quantité. Seulement les bactéries sulfato-réductrices peuvent le produire en dégradant les graisses saturées et les amines souffrés contenus dans les protéines animales (ou certains végétaux). Nous n’évoquerons le SIBO type sulfur d’hydrogène que dans d’autres articles car il n’est pas encore possible (en France) d’analyser l’H2S via une machine fiable.
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Dans le tube digestif, les bactéries sont normalement concentrées dans le côlon. La plupart des bactéries contenues dans les aliments sont détruites par l’acidité de l’estomac (sauf en cas d’hypochlorhydrie), de sorte que l’intestin grêle contient généralement peu de bactéries.
Dans certaines conditions, appelées « prolifération bactérienne », les bactéries existent en concentrations élevées dans l’intestin grêle, ce qui n’est pas normal.
Leur présence dans cette zone peut interférer avec l’absorption de certaines vitamines et autres nutriments essentiels, il est donc important de diagnostiquer ce déséquilibre de la flore intestinale.
Le côlon possède un rôle important de réabsorption de l’eau et des sels.
Cependant, le côlon est impliqué dans d’autres fonctions, dont certaines dépendent d’un nombre élevé de bactéries, et c’est tout à fait normal.
Les fibres, que l’on trouve dans certaines céréales et certains légumes, ne sont pas digérées dans l’intestin grêle (petit intestin), elles subissent donc une fermentation bactérienne dans le côlon.
A la suite de cette fermentation, les bactéries produisent des substances absolument indispensables pour la santé du côlon ! On les appelle les acides gras à chaîne courte :
- Butyrate
- Acétate
- Propionate
Un problème se pose alors, si le microbiote de l’intestin grêle subit une prolifération bactérienne (ce qui est anormal), ces acides gras à chaîne courte (AGCC) ne sont plus produits de façon adéquate dans le côlon.
Le rôle ultime de ces tests respiratoires est, évidemment, d’analyser les taux d’hydrogène / méthane en fonction du substrat donné (substrat = sucre).
Il existe plusieurs types de test respiratoire :
- Test respiratoire pour malabsorption du fructose
- Test respiratoire pour intolérance au lactose
- Test respiratoire au glucose (utilisé dans le SIBO)
- Test respiratoire au lactulose (utilisé dans l’IMO mais aussi SIBO)
- Test respiratoire pour détection de l’Helicobacter Pylori (hélikit)
- Test respiratoire pour malabsorption au Sorbitol (sucre alcool)
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Le principe du test respiratoire du SIBO
Les bactéries qui se trouvent dans nos intestins ont besoin, pour produire de l’hydrogène ou du méthane (H2 ou CH4) de glucides. Ces glucides peuvent provenir de sucres, amidons ou fibres végétales. On appelle ce processus la fermentation, c’est-à-dire le mécanisme par lequel les bactéries vont « manger » les glucides que l’on consomme pour produire du gaz.
Votre paroi intestinale est capable d’absorber ces gaz là et de les mettre dans la circulation sanguine. Les gaz vont alors voyager dans votre corps jusqu’à ce qu’ils soient expulsés par vos alvéoles pulmonaires.
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Chez une personne qui n’a pas de prolifération, alors la réabsorption de ces gaz sera insignifiante et très peu détectable par un test respiratoire.
En revanche, plus la quantité de bactéries est importante, plus elles fermentent les glucides que vous ingérez et donc plus le gaz est réabsorbé et est présent dans votre test respiratoire !
Le test respiratoire à hydrogène expiré est une procédure non invasive simple qui est facilement acceptée par les patients et le personnel soignant, et qui a une plus grande fiabilité et acceptabilité que le test sanguin, selon de nombreux rapports.
Les tests respiratoires faussement positifs sont rares, et lorsqu’ils se produisent, ils sont généralement causés par une mauvaise réalisation du test.
L’incidence des résultats faussement négatifs avec le test respiratoire est bien inférieure à celle observée avec le test sanguin, c’est pourquoi les tests sanguins sont inutiles pour détecter un SIBO.
Les résultats faussement négatifs sont rapportés à hauteur de 5 à 15 % pour des raisons diverses, ce qui reste faible pour un test si peu invasif !
De nombreux rapports faussement négatifs peuvent être évités en mesurant le méthane en plus de l’hydrogène car une partie de la flore méthanogène convertit le l’hydrogène (H2) en méthane CH4.
Ce qui nous amène à parler de la machine officielle, efficace et fiable.
La machine pour détecter de façon fiable le SIBO
Pour être sûr de votre diagnostic, il faut utiliser la bonne machine et le bon analyseur de gaz ! Il y a donc des machines à éviter.
Ne pas se fier aux machines qui collectent seulement de l’hydrogène, en effet, ces machines coûtent moins chères, mais faussent potentiellement le résultat !
S’il y a des personnes qui sont intolérantes à certains glucides (comme le lactose, ou autre) de façon très légère, alors un petit pourcentage d’entre elles aura un faux négatif simplement parce qu’il n’existera pas l’analyse du méthane.
L’identification du méthane, permettrait de corriger cette erreur (car une partie de l’H2 est convertie en CH4, et donc, sans connaître la quantité de CH4, on navigue à l’aveugle).
Ainsi, chez ce petit pourcentage de malades, nous verrions une augmentation significative du CH4 (et non de l’hydrogène) ce qui nous permettrait d’identifier l’intolérance ou le problème digestif (notamment le type de prolifération digestive : SIBO / IMO, et de façon empirique, pourrait nous mettre sur la piste du SIFO ou d’un SIBO à type sulfur d’hydrogène).
En résumé : être sûr qu’il y ait, dans l’analyseur de gaz, une correction de l’hydrogène vers le méthane (les machines QuinTron, officiellement utilisées dans certains hôpitaux ont belle et bien cet outil de diagnostic).
De plus, ces machines QuinTron ont la capacité de détecter et de corriger la contamination de l’air (provenant d’autres vecteurs que nos poumons, comme l’air se situant à l’extérieur ou dans une pièce fermée).
Si cette « contamination » de l’air extérieur dans le sachet dans lequel vous venez souffler n’était pas corrigée, alors votre diagnostic serait altéré (souvent donnant des faux négatif, c’est-à-dire que vous obtenez un test négatif au SIBO, alors que vous en souffrez peut-être bel et bien !
Si cela arrive, que faire ?
Il suffit de regarder la tendance de vos résultats et la quantité de CO2 qui est présente ou trouver une personne suffisamment compétente dans l’observation et l’analyse des tests respiratoires ! Si vous êtes perdus, vous pouvez toujours demander une consultation et nous pourrons en discuter ensemble !
Comment les machines QuinTron corrigent ça ?
Grâce au dioxyde de carbone justement (CO2) !
En effet, les analyseurs de gaz de ces machines utilisent un facteur mathématique permettant une correction (voir plus bas) dans le but de minimiser les erreurs causées par une contamination de l’air extérieur ou ambiant.
Le facteur de correction est basé sur le fait que le dioxyde de carbone présent dans l’air alvéolaire (nos poumons) a une concentration pratiquement constante, tandis que la concentration du CO2 dans l’air ambiant est extrêmement faible.
En effet, si l’on analyse l’air ambiant, les gaz prédominants sont :
- Azote (78 %)
- Oxygène (21%)
- Argon (moins d’1%)
Le reste est un mélange de gaz dans lequel se trouve le CO2 (à 0,03%, donc une quantité vraiment très faible!!)
Par conséquent, si un échantillon d’air alvéolaire (provenant de vos poumons) est accidentellement contaminé (mélangé) avec l’air ambiant, la concentration en CO2 dans l’échantillon sera réduite, de même que toutes autres traces de gaz dans l’échantillon (H2 et CH4).
Le facteur mathématique sera alors simple :
F (facteur) = Concentration en CO2 alvéolaire/Concentration du CO2 dans l’échantillon
Ce facteur de correction mathématique est inclus uniquement dans les analyseurs de gaz QuinTron (utilisant le breathTracker SC).
De ce fait, les études scientifiques utilisant le test respiratoire pour diagnostiquer le SIBO n’utilisent que les machines QuinTron avec analyse des 3 gaz :
- CO2
- Méthane
- H2
Cela permet de s’assurer de plusieurs choses :
- La présence d’hydrogène (non contaminée par l’air ambiant via le facteur CO2)
- La présence de méthane (CH4) qui permet de corriger la conversion H2 vers CH4 (35% des gens sont des producteurs de méthane, donc ne pas avoir cette mesure est vraiment un handicap pour le praticien).
- La présence de CO2 qui permet (via le facteur de correction) une fiabilité plus grande !
Quid des tests respiratoires SIBO des Naturopathes ou autres thérapeutes naturels
Beaucoup d’analyseurs ne calculent pas le méthane mais le méthylacétate, et c’est un problème car il n’y a pas de donnée sur le méthane classique. Or, 35 % de la population est plutôt productrice de méthane… De même pour la correction du CO2.
Le méthylacétate, dans le SIBO ne fait pas consensus et n’est pas aussi bien documenté internationalement que le méthane et l’hydrogène comme étant 2 types de gaz que l’on trouve respectivement dans l’IMO (constipation) et le SIBO (diarrhée ou transit mixte).
Au delà du défaut de fiabilité, le tarif de ces tests respiratoires chez les naturopathes ou autres thérapeutes naturels est parfois bien trop élevé comparé au test respiratoire classique SIBO que l’on peut faire à l’hôpital ou via des kits en ligne.
En revanche, les thérapies parfois utilisées pour traiter les SIBO diagnostiqués avec ces tests peu fiables, peuvent fonctionner. Comme tout, je pense que le mieux est d’associer plusieurs choses pour arriver à un mieux être.
Ce fut un passage très technique, mais qui vous permettra d’en savoir plus et orienter votre choix pour votre test respiratoire !